(nota bene cet article devait paraitre à la fin de la journée 8, mais il semblerait que notre connection internet n’était pas suffisante, le pendant de la nuit magnifique que Jérôme vous narre 🙂 )

Kalispera,

Peut être vous demandez-vous où est ce que nous allons finalement, si nous allons faire une boucle, si nous nous laissons porter au gré des vagues ou quel itinéraire nous avons tracé sur la carte. Je vais essayer dans cet article de répondre à ces questions.

Alors déjà non, au départ, pas d’itinéraire tracé sur la carte, pas de tableau excel avec en face des dates, une destination, un nombre de milles, le port visé, et les indispensables annotations de choses à faire/restaurants recommandés. Pourtant ceux qui me connaissent savent que j’aime bien les plans, anticiper, me projeter … Mais quand fin juin, début juillet nous avons réalisé que nous aurions l’opportunité de ce voyage en septembre, il y avait tellement d’incertitudes qu’il était vraiment difficile de se projeter. Nous avons surtout fait préciser x fois les conditions d’annulation au cas où nous serions reconfinés, que les frontières seraient fermées ou que nous soyons mis en quarantaine.

A l’opposé nous n’avons pas prévu non plus de nous laisser porter au gré des vagues, du vent et du rythme de chacun… C’est pourtant tentant, la “dolce vita”, jeter les contraintes avec l’eau du bain et vivre la vie de bohème… Cependant d’une part, nous avons 6 rythmes différents avec des besoins et des envies différentes selon notre personnalité et notre âge, mais en plus là où nous nous rejoignons le plus fréquemment c’est dans notre besoin d’activité assez intenses et surtout variées… Alors la “dolce vita” ça va un temps… court.

Puis finalement 1 mois, pour un si grand terrain de jeu, eh bien ce n’est pas si long.

Notre avion repart le 2 octobre et si en rigolant nous pensons bien que cela aurait peu de conséquences de le rater puisque Jérôme télétravaille depuis mars sans avoir revu ses collègues (certains étant même à Athènes), et qu’évidemment il a emmené son ordinateur professionnel et son non moins indispensable routeur, il faut quand même rendre le bateau, en bon état, vidé, ce même jour… Et puis les filles veulent faire leur rentrée, retrouver leurs ami(e)s. Alors ce que nous voulons voir, vivre, il faut le rendre possible dans le temps imparti. Et donc planifier.

Nous aurions envie de tout voir, tout visiter et passer plusieurs jours voir semaines sur chaque île. Au delà de l’expérience sportive et de la découverte du mode de vie insulaire, toute la famille est très motivée à l’idée de visiter Delos, l’île de naissance d’Apollon et Artémis selon la mythologie grecque. Donc il faut faire en sorte de s’y rendre 🙂

Les principales contraintes de planification au delà des distances sont la présence de ports ou de criques bien abritées (pour jeter l’ancre) et la météo c’est à dire le sens et la force du vent, ses caractéristiques dans les zones où nous souhaitons naviguer.

Si la première contrainte s’analyse assez facilement sur une carte, il y a un pas entre lire les prévisions météo et savoir les analyser. Par exemple normalement le fameux Meltem, un vent fort de Nord, Nord Ouest souffle surtout fort en juillet août, alors nous avons été surpris ces derniers jours de son intensité. Jérôme utilise Windy une application de météo et il semblerait qu’il faille tenir compte de la vitesse du vent pendant les rafales en vitesse établie. Cela change un peu tout 😀

Heureusement nous avons ces derniers jours eu la chance de rencontrer des navigateurs aguerris connaisseurs des Cyclades et heureux de partager leur expérience. A Kythnos Thomas, un norvégien à bord de son bateau “La Linea”, à Syros un équipage athénien, membres d’un yacht club dont la saison de régate a été annulée à cause du Covid et qui ont choisi d’en profiter pour rendre visite à leurs amis dans les Cyclades. Nous avons eu la confirmation que la force du vent était exceptionnelle pour le mois de Septembre. “c’est le vent le plus fort qu’on ait eu de tout l’été”. Bien ma veine 😀

En trame de fond, le principal souci de notre skipper est de savoir “comment nous allons remonter”. En effet les vents soufflant principalement du Nord et du Nord Ouest et nous voguons vers l’Est pour rejoindre Delos puis nous irons vers le Sud…(Paros certainement, et ensuite peut être Ios voir Santorin), vous comprendrez que c’est un “détail” qui a son importance. Il est long et inconfortable d’aller contre le vent. Nos compagnons de ponton nous ont présenté 2 options qui demanderont une fenêtre météo correcte mais qui rendent les choses possibles. Ces deux options ont en commun de rejoindre le Péloponnèse pour sortir des zones d’influence du Meltem, nous le remonterons pour rejoindre le golfe Saronique et ferons certainement une escale sur Hydra et/ou Egine.

Voilà donc finalement j’ai pu établir un rétro planning avec plusieurs itinéraires alternatifs ayant tous en commun une arrivée prévue à Athènes le 1er Octobre. Pas encore de case “restaurant à ne pas manquer”, mais on y est presque 😀

L’avenir nous dira quelles options nous choisirons et si le pari sera tenu !

Ce soir nous dormons au mouillage à quelques milles de Delos sur Rhinia, ainsi demain nous visiterons un des objectifs de notre voyage : voir l’île que Poséïdon a fait sortir de la mer pour permettre à Leto d’accoucher d’Artémis puis d’Apollon en toute sécurité. C’est aussi l’île “nombril” des Cyclades.