Nijo-jo, le château de Kyoto

Ce matin, encore un château ! Cette fois-ci, celui de Kyoto : encore un qui date de l’époque du premier Shogun Tokugawa, Tokugawa Ieyasu.

Essayons au passage de tirer au clair les grandes périodes de l’histoire du Japon — tout du moins telle que nous la comprenons après quelques semaines à arpenter Honshu :

• « Âge d’or » de l’empire Japonais : À partir du IVe siècle : établissement formel de l’empire du Japon (même si la légende ferait remonter l’empire au VIIe siècle avant JC). L’empereur actuel fait toujours partie de cette même dynastie, qui règne donc sur le Japon depuis plus de 1600 ans. Les premiers empereurs s’installent dans différentes villes successives qui deviennent capitales de l’empire le temps de leur règne, jusqu’à ce que la capitale se fixe d’abord temporairement à Nara (époque de Nara), puis à Kyoto à partir de 794 (époque de Heian).
• Shogunat de Kamakura (début du « Moyen-Age japonais ») : À partir de 1185 et jusqu’en 1333, un gouvernement de samouraïs prend le contrôle du pouvoir politique, l’empereur n’ayant plus qu’un rôle de chef de l’état. Le chef de ce gouvernement, basé à Kamakura, prend le titre de shogun, sans que ce soit un titre héréditaire. Les shoguns sont tout d’abord nommés à l’occasion de batailles militaires.
• Seconde partie du « Moyen-Âge japonais » À partir de 1333, le Japon perd de son unité, et de nombreux daimyos dirigent des provinces semi-autonomes, sous l’autorité plus ou moins respectée du shogun.
• Shogunat Tokugawa (« Renaissance » japonaise) : Tokugawa Ieyasu se fait nommer shogun en 1603 et établit sa capitale à Edo, loin de la cour impériale de Kyoto, et réunifie le Japon. La dynastie Tokugawa va régner sur le Japon jusqu’en 1868. Pendant, cette période, le Japon a une politique très fortement isolationniste.
• Restauration de Meiji : en 1868, l’empereur Meiji reprend le contrôle politique du Japon et s’installe à Edo renommée Tokyo. L’empire du Japon se lance dans un expansionnisme en compétition avec le colonialisme européen, qui aboutira à l’annexion de la Corée en 1910, l’invasion de la Mandchourie en 1931 et d’une partie de la Chine à partir de 1937.

Sous le Shogunat Tokugawa, de nombreux châteaux sont construits, qui servent de résidence au Shogun lors de ses déplacements, et aussi pour servir de garnisons locales de samouraïs.

Le Nijo-ji dont nous avons visité les jardins ce matin date de cette époque. Le donjon principal à 5 étages construit en 1605 n’a pas été reconstruit après son incendie en 1750 suite à un foudroiement, mais le site reste exceptionnel avec des portes, murailles et douves monumentales, et un jardin magnifique !

Le donjon à cinq étages ayant disparu, il ne reste que ses soubassements en pierre, du haut desquels nous surplombons les palais restants, que nous ne pourrons malheureusement pas visiter, étant en travaux actuellement. Il faudra donc que nous revenions !

Ici tout est au matcha — même la bière !

En route pour Nara

Dans le train que nous prenons, toutes les places peuvent aussi être face à la route — mais ici c’est simplement le dossier qui bascule !

Nara est la ville des daims, ou plutôt des cerfs sika — de petits cervidés très proches des daims, un peu plus petits, et originaires d’Asie.

Mais avant de partir en exploration dans la ville, il faut s’assurer du moral des troupes !

Nous prenons aussi possession de notre maison — très grande, ça nous change de la chambre-piece unique que nous avions à Kyoto !

Nous partons ensuite explorer le parc de Nara, et tout de suite, nous tombons sur des daims !

A Nara, il y a des portes très imposantes :

Nous dînons ensuite dans un restaurant proposant des okonomiyaki, avec un style différent de celles que nous avions mangé à Hiroshima, dans un petit restaurant décoré avec de très beaux gyotakus (ichtyogrammes en français).

Est-ce le Fuji ? Non, seulement un nuage un peu étrange au-dessus de Nara :

Retour by night :